odocon
Tristan,
plus serf que sultan, tu panses sans pain, sans plisse, sans thon; tu bines ton sol gelé, sans tracteur, sans droïdes.
bien que tu plantes ton blé, que tu potes ton seigle, ton verger de cistes sacrés parait bien bas, sans troncs
porte tes doléances sans te plaindre, pense sans fabuler, si tu te bats sans te casser tu vaincras, ta crête parée des vallaires des si tôt battants
trouve ton fort, ta fédération,
créé ta tribu, ton temple,
si ta batisse parait solide, danse!
chez toi, sans tension, sois toi;
sois ton parent ton frère, ta soeur
sois ta descendance, tes fils, tes filles
sors tes bures, tes tasses, tes verres
sers des cavas, vins blancs, des thés
tente des jouissances par variétés
sans prêtres Parses pausant tes pensées
sans pères Chiliens, sommant ta damnation
sans curés Cubains, qui plient tes passions
teste tes tenues, tise ton tison,
tâte des cierges, des battes, des batons,
tends des cordes, torsions sensuelles,
sers par séquence des vives fessées
vois ton futon, pagne signé des sangs des danseuses,
des traces des pisses des serves sidérées
quitte ton fier fiancé qui casse tant ton fion,
chere cavité ductible
quitte ta pétasse bourgeoise qui,
sans jouir des pénétrations doublées,
vexe tes pulsions naturelles
sens tes pulsations,
clame tes pulsions,
trouve ta voie,
prends forme,
figure toi,
cerne toi
viens
tourne, voyage, par trains, par trams
cours, colore ta vie, teint tes braies
sors des caves
sors des cabines
sors des tours
vole vers des vents solaires
célèbre tes potes sanguins sans qui ta vie,
plus que te faire chier,
te ferre par similitudes des poseurs sans voix